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Libération
Interview

Philippe Sollers Ecrivain.

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«Il y a des abîmes entre 7 ans et 13 ans».
publié le 23 février 2001 à 23h07
(mis à jour le 23 février 2001 à 23h07)

«Je dois vous avouer que j'ai été assez tôt "adultophile" et que mes premières aventures sexuelles datant de l'âge de 13-14 ans avec une femme bien plus âgée que moi me faisaient tomber sous le coup de la loi... Evidemment qu'il y a des abîmes entre 7 ans ou 9 ans ­ l'âge de la Lolita de Nabokov ­ et 13-14 ans. Dans le texte que j'ai signé (lire ci-contre) et qui doit dater des années 1974-75, considérer que «l'entière liberté des partenaires d'une relation sexuelle est la condition nécessaire et suffisante de la licéité de cette relation» est effectivement extraordinairement naïf ­ car qui juge de l'entière liberté des partenaires? C'est ne pas envisager qu'il peut y avoir un rapport de force ou de pouvoir.

«Ce qui me frappe le plus est que le problème des violences exercées sur des enfants n'était pas un problème de société à l'époque. Ça l'est devenu. Probablement à cause d'une extension sans précédent de la prostitution enfantine et du tourisme sexuel à haute dose. A l'époque où je signe ce texte sans vraiment le lire, parce que ça fait partie des revendications libertaires, je suis au courant de Freud et je vais écouter Lacan. Il est impossible d'avoir une conscience un peu éveillée sans s'apercevoir que les enfants prépubères ne parlent pas le même langage que les adultes. Quant à la mise en cause du gauchisme­ les soixante-huitards ont détruit l'école, la famille... ­ nous entrons dans l'hypocrisie politique, dans une offensive qu'il faut bien appeler de droite ou réac