Ils sont passés par ici, ils repasseront par là... On les suit, on les perd, on en retrouve et on en invente. Les réfugiés kurdes de Fréjus ont créé une véritable psychose chez les ministres de l'Intérieur européens: ils voient des clandestins partout. Pour preuve, l'agitation qui a suivi la traversée des eaux territoriales françaises par l'Elpa, un cargo panaméen.

Journaliste hollandais.

Vendredi, vers 20 heures, l'officier de quart à la préfecture maritime de Cherbourg-Octeville affirme avoir été alerté par l'appel d'un journaliste néerlandais. «Jusque-là, on ne nous avait rien signalé de particulier. Le journaliste me parle d'un cargo qui aurait à son bord 1 000 réfugiés, probablement africains. Il chercherait à accoster en France, en Belgique ou aux Pays-Bas, comme la semaine précédente dans le Midi. Il affirmait avoir été mis au courant par la police belge.» L'amiral Mérer est prévenu. Le bateau va désormais traverser la Manche sous très haute surveillance.

Le cargo panaméen, qui avait fait escale dans le port de Safi, au Maroc, le 21 février, avait pourtant signalé son passage aux autorités maritimes françaises le plus normalement du monde, jeudi en fin de journée. Vendredi, il a contacté le Cross Jobourg. Toujours le même message: «Vingt passagers à bord, pas de cargaison, notre destination est Amsterdam.» Mais la rumeur est lancée. La provenance de l'Elpa, son immatriculation à Panama et l'annonce d'une cargaison vide ont fait le reste: «Nous l'avons "ploté" (mis sous s