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Libération

Vent de fièvre sur l'Europe agricole

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Alors que les paysans manifestent, les dirigeants n'ont pas trouvé d'accord face à la crise bovine.
publié le 27 février 2001 à 23h11

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

Sachant que: a) le budget agricole européen a été fixé une fois pour toute à 42,8 milliards d'euros pour 2001 et que les Quinze ont répété, lors du sommet européen de Nice en décembre, qu'il était hors de question de l'augmenter; b) la crise de la «vache folle» a déjà englouti les 971 millions d'euros de réserve disponibles; c) la consommation et les exportations de viande bovine ne reprennent pas; d) la plupart des pays refusent les mesures d'économie proposées par Franz Fischler, le commissaire européen à l'Agriculture; e) la France exige d'obtenir des aides européennes spécifiques pour ses éleveurs. Sachant cela, comment la politique agricole commune (PAC) pourra-t-elle sortir intacte du plus grave séisme de son histoire?

Contradictions. Réunis hier à Bruxelles, dans une ville en état de siège (lire ci-dessous) et dans un climat aggravé par l'épidémie de fièvre aphteuse qui a éclaté en Grande-Bretagne (lire page 5), les ministres de l'Agriculture des Quinze ont donc fort logiquement échoué à trouver une solution à la crise de surproduction générée par l'épidémie de vache folle (la consommation a chuté de 27 % en Europe). La réunion s'est ainsi terminée à 23 heures hier soir sur un échec prévisible. Les Quinze se retrouvent pris au piège de leurs propres contradictions : en mars 1999, lors du Conseil européen de Berlin, les chefs d'Etat et de gouvernement ont décidé d'enfermer les dépenses agricoles dans une enveloppe indépassable jusq