Dans une campagne qui en manque singulièrement, cela risque de rester comme la polémique des municipales 2001: débat à deux ou à quatre? Jean Tiberi vitupère, Yves Contassot fulmine et les deux somment les Français de prendre parti! Ils vocifèrent d'autant plus fort que leur exclusion leur vaut une attention médiatique qu'ils n'auraient pas eue s'ils en avaient été. Comme quoi, on peut gagner aussi à ne pas en être. Faut-il donc crier avec eux que la chaîne cryptée a porté un mauvais coup à la «démocratie» en ne les conviant pas? Une chaîne privée n'a pas d'obligation de service public et il est bien normal qu'elle invite qui elle veut. Quant à l'équité, si elle devait prévaloir, la vraie question ne serait pas débat à deux ou à quatre mais débat ou pas, avec tous ceux qui présentent des listes dans tous les arrondissements de Paris. A l'heure de l'élection, il n'est pas de privilège d'émission pour le sortant, qui n'est qu'un candidat parmi d'autres, fût-il le seul à être doté d'un bilan. Enfin, Jean Tiberi serait plus convaincant dans sa défense de «sa» liberté d'expression s'il avait accepté le débat qui lui était proposé avec le candidat Vert, au lieu de moquer cette tribune et cet adversaire de façon condescendante. Là où il n'a pas tort, en revanche, c'est côté spectacle. C'en eut été un beau que de le voir débattre avec son ex-compagnon Philippe Séguin. On y aurait peut-être appris ce qu'est un candidat de «rupture» RPR et avec quelle partie du chiraquisme il rompt; l
Éditorial
En être ou pas.
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publié le 28 février 2001 à 23h12
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