C'est peut-être le moment de resserrer les rangs européens face à la menace de fièvre aphteuse. Cela tombe bien: une réunion du Comité scientifique de l'UE est prévue ce mardi sur l'épizootie. Officiellement, son ordre du jour est strictement médical: examen des mesures prophylactiques déjà prises et possibilité de campagnes de vaccination très localisées. Mais les conseillers techniques et les membres de plusieurs cabinets de ministres de l'Agriculture européens seront présents à Bruxelles. «Il s'agit de savoir si nous pouvons enfin adopter un certain nombre de mesures communes, même des mesures a minima, plutôt que d'agir chacun de son côté», commente un spécialiste français.
De fait, ces quinze derniers jours, chaque pays, notamment la Belgique, l'Irlande ou la France, a pris des dispositions d'urgence sans grande concertation. «Il n'est pas impossible, par exemple, que nous puissions commencer à trouver un terrain d'entente sur un prix commun d'indemnisation des éleveurs», espère un haut fonctionnaire, qui veut croire à un retour de l'Europe mise à mal par la «nationalisation» des politiques agricoles sous les coups des crises alimentaires successives.
Le climat semble propice à une reprise en main du dossier fièvre aphteuse par Bruxelles, qui vient d'adopter une attitude rassurante. «Nous n'avons pas les signes d'une grande épidémie», a estimé, hier, David Byrne, commissaire européen à la Santé, en dépit de la découverte de cinq nouveaux foyers en Grande-Bretagne, portant