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Libération

Une maladie sans traitement.

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Neuf questions-réponses sur l'infection tant redoutée.
publié le 6 mars 2001 à 23h53

«Au lieu d'appeler cette maladie "variole", "mal de crapaud", j'ai estimé qu'on devrait plutôt lui donner le nom de "fièvre aphteuse"?» Ainsi naissait, en 1810, sous la plume de l'Italien Toggia, le nom moderne de l'affection qui fait aujourd'hui trembler le monde agricole européen. Elle avait été décrite de longue date par un autre vétérinaire italien célèbre, Girolamo Fracastoro, alias «Fracastor», en 1546. Cependant, ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle, avec l'essor de la microbiologie, que son origine était découverte: un virus, qui fut le premier jamais isolé chez l'animal (1).

Pourquoi cette affection est-elle si redoutée par les éleveurs?

La fièvre aphteuse est l'une des maladies d'élevages les plus contagieuses. Cependant, elle ne met pas en danger la vie des animaux infectés. Si les jeunes bêtes meurent, les adultes s'en remettent généralement en quelques semaines. Mais leur production diminue fortement durant cette période. Ils maigrissent, les femelles produisent moins de lait, les avortements sont nombreux. Elle induit, pour les éleveurs, une perte économique importante.

Quels animaux frappe-t-elle?

Elle concerne tous les artiodactyles, c'est-à-dire les animaux qui ont un nombre pair de doigts à chaque patte: bovins, moutons, chèvres, porcs (et leurs parents sauvages) et même les chameaux. Bovins et porcs sont les plus affectés par cette maladie, les moutons s'en remettant mieux. A l'inverse, les carnivores, les oiseaux et les chevaux ne sont pas touchés. Ils peuvent