Quand l'Europe arbitre la foire d'empoigne capitaliste du football avec la défense de la «fonction sociale du sport» en guise de référence, il n'y a pas lieu d'avoir des vapeurs souverainistes. Les trois commissaires bruxellois chargés du dossier des transferts sont parvenus, au terme de laborieuses discussions avec la Fifa et l'UEFA, à ériger onze «principes», un chiffre de circonstance, qui doivent être maintenant appliqués par les instances concernées. Il en ressort, pour simplifier, que la liberté de circulation des joueurs, donc leurs transferts, serait désormais encadrée de façon à protéger les intérêts des clubs formateurs et à garantir un tant soit peu de stabilité sportive aux équipes. Autrement dit, il s'agit de rappeler au monde du ballon rond qu'il a aussi une mission éducative auprès des jeunes, y compris par défaut, et que les valeurs qui sont portées par le sport dans la société ne sont pas que celles du CAC 40. Qui se plaindra d'un sport mieux policé ? Aujourd'hui, dans la D1 française, ce sont des clubs à budgets modestes mais à forte cohésion sportive, forgée sur plusieurs saisons et souvent transmise par des écoles de formation, qui caracolent en tête. C'est la démonstration utile que le foot est d'abord un sport collectif et accessoirement une somme d'intérêts financiers individuels. Que les clubs-écoles ne soient pas pillés, qu'on ne transforme pas la détection des jeunes talents en exploitation sordide, qu'on limite la loi de la jungle dans le commerce
Éditorial
Arbitrage utile
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publié le 7 mars 2001 à 23h54
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