Le «comparateur de programmes» est un prototype. Réalisé par Thierry Vedel, un chercheur du Centre d'étude de la vie politique française (Cévipof), avec cinq étudiants de Sciences-Po, il est limité aux candidats à Paris (1). L'engin infernal est sur le Net, mais il n'a rien à voir avec un gadget clignotant, comme il en a fleuri sur le Réseau pendant cette campagne municipale. Le «comparateur» est une expérimentation scientifique: austère dans la présentation, mais déboussolant.
Nouveau défi. Quinze sujets d'actualité ont été recensés: crèches et écoles, fiscalité, logement, transports, etc. En cliquant sur un thème, les propositions de chaque candidat apparaissent dans un tableau. L'électeur voit l'essentiel, d'un seul coup d'oeil. Tous les candidats parisiens ont accepté cette contrainte, à l'exception de Bertrand Delanoë pour le moment. Convaincre les candidats de participer a parfois été laborieux. A l'évidence, l'Internet leur pose un nouveau défi: celui d'inventer un «langage adapté». D'autant que, de l'autre côté de l'écran, l'électeur utilise l'Internet pour trouver une information différente de celle délivrée dans les brochures et la presse. Sur le Réseau, il a pris l'habitude d'aller à l'essentiel, de couper court en utilisant des moteurs de recherche. Il s'informe de biais, recherche les croisements. Mais, à Sciences-Po, on s'est volontairement gardé de créer un «supermarché des candidats», explique Thierry Vedel. «Nous voulions éviter la surinformation d'une campag