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Libération
Analyse

La présidentielle en filigrane.

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Chirac et Jospin liront dans les résultats un état de leurs forces.
publié le 10 mars 2001 à 23h57

En être ou pas. Jusqu'au dernier moment, Jacques Chirac et Lionel Jospin, chacun à leur façon, se seront posé la même question: jusqu'où pouvaient-ils s'impliquer dans la campagne? Obsédé par l'idée de limiter la casse à Paris, le chef de l'Etat est demeuré en coulisses, mais n'est pas resté inerte pour autant. Lionel Jospin a tenté de surfer sur les difficultés de la droite, avant de revenir à plus de prudence. Pour l'un comme pour l'autre, ce dernier scrutin avant le combat présidentiel est l'ultime occasion de mesurer le rapport de forces.

La peur du gendarme. Persuadé de voir son compte soldé en cas de perte de Paris, berceau du chiraquisme, le chef de l'Etat a évité de se montrer. Après avoir espéré à l'automne que «le pire n'arrive pas toujours obligatoirement», il s'est vite rendu compte, au fil des sondages et des couacs séguinistes, des probabilités de défaite de la droite. Pour lui, où c'est une débâcle qui «donne un coup fatal à l'opposition»; et il reconnaît: «c'est possible». Ou bien c'est «l'électrochoc» qui sauvera son camp. Il espère que, poussée par la «peur du gendarme» (la défaite législative en 2002), la base parlementaire RPR, UDF et DL imposera la «fusion» des partis de droite et balaiera les réticences de ceux qui s'y opposent. Dont François Bayrou et Alain Madelin, candidats à la présidentielle. «L'opposition serait bien inspirée de faire une révolution culturelle», professe Chirac, alors que Jérôme Monod, son conseiller politique, s'active pour struct