Foi de sondages, monsieur le Maire est populaire! Ce lieu commun, parmi les plus remâchés de la politologie, mérite un peu de recul. Malgré les couleurs riantes dont on les peinturlure, les municipalités ont un besoin de réforme.
Le mandat municipal est trop long et cette installation dans la durée n'est pas moins néfaste au niveau local qu'à celui de l'Elysée. Il faudra le ramener de six à cinq, voire à quatre ans. De plus, la loi accorde un pouvoir disproportionné au maire face à son conseil municipal. Les pitreries de Jean Tiberi, distribuant et retirant les «délégations» à ses adjoints avec la goujaterie d'un potentat troglodyte, en sont la meilleure illustration. Enfin, le ridicule éparpillement des 36 000 communes n'est qu'une vieillerie dont le développement urbain a depuis longtemps fait éclater le corset, mais qui est fort bien utilisée par les riches pour ne pas mélanger leurs impôts (et leurs votes) avec ceux des pauvres.
Si on veut que la France soit une démocratie présentable, il faut une réforme qui permette aux cités (qu'on nomme du terme méprisant d'«agglomérations») d'avoir une dimension conforme à leur réalité socio-économique tout en les dotant d'une personnalité juridique et démocratique que les diverses formes de syndicats intercommunaux sont loin d'offrir. Il faudra aussi doter les conseils élus d'une dignité quasi parlementaire qui leur permette de tenir la dragée haute à l'exécutif municipal.
La molle campagne a soigneusement évité de parler de tout cela