Si la gauche emporte Paris, place forte historique du chiraquisme, ce sera un événement. Si elle empoche, en sus, Lyon ou Toulouse, hauts lieux du centrisme, ce sera un cataclysme pour la droite. Pour autant, la cuvée 2001 des municipales ne devrait pas voir arriver une nouvelle vague rose, mais plutôt ramener quelques mairies supplémentaires sur les rivages de la gauche plurielle. Rien de comparable en tout cas avec les flux et reflux de 1977 et de 1983, les socialistes empochant 39 villes de plus de 30 000 habitants, avant d'en rendre à la droite 23 de la même catégorie six ans plus tard.
Panier garni. Cette fois, la probable expansion municipale de la coalition rose-rouge-vert promet d'être limitée. D'abord parce qu'elle n'a plus grand-chose à grignoter. Elle jouit déjà d'un très haut niveau d'implantation, fortifié lors des précédentes échéances de 1989 et de 1995. Deux scrutins au cours desquels le PS avait engrangé une copieuse collection de grandes villes comme Aix-en-Provence, Brest, Strasbourg, Grenoble, Tours ou Rouen qu'il aura d'abord pour souci de conserver. Rares sont les municipalités de plus de 100 000 habitants susceptibles de venir garnir le bas de laine socialiste : Reims (Marne), Dijon (Côte-d'Or), Nancy (Meurthe-et-Moselle), voire Caen (Calvados) ou Saint-Etienne (Loire).
L'autre motif qui promet de limiter la progression de la gauche, c'est que la campagne s'est avant tout concentrée sur des enjeux locaux. Le scrutin ne devrait donc donner lieu ni à un vo