Lyon de notre correspondant

Charles Millon a largement remporté son pari. L'ancien ministre de la Défense, candidat dissident à Lyon face au sénateur UDF Michel Mercier, dépasse celui-ci dans quatre des neuf arrondissements lyonnais. Il le devance surtout dans le Ve, où Mercier était tête de liste. Or, le sénateur centriste avait affirmé, il y a deux mois, qu'il retirerait ses listes dans les arrondissements où celles de Millon le devanceraient. Hier, il a tenu parole. Après un long entretien avec Raymond Barre dans le bureau du maire, il a annoncé son retrait de la course. Dans ses rangs, on évoquait déjà l'hypothèse d'une reprise des listes par le professeur Jean-Michel Dubernard (RPR), qui était directement opposé à Charles Millon dans le IIIe arrondissement et ne l'a devancé que d'une quinzaine de voix. Michel Mercier devait s'exprimer tard dans la soirée.

De son côté, Charles Millon a redit sa détermination de mettre en place avec l'équipe Mercier des «listes communes» «pour que Lyon ne bascule pas à gauche». Ce n'est pas encore fait. Le socialiste Gérard Collomb réalise en effet un score moins élevé qu'il espérait. Le candidat de la gauche plurielle arrive cependant en tête dans sept des neuf arrondissements. En 1995, le total des listes de gauche ne faisait que 28 % à Lyon au premier tour. Cette fois, elles frôlent les 38 %. L'avenir de la gauche dépend désormais de la ou des listes qui lui seront opposées. Les proches de Collomb confiaient que Dubernard les inquiétait