Menu
Libération

Drancy et sa cité Gagarine disent adieu au communisme.

Article réservé aux abonnés
Le PCF perd la ville après soixante-six ans de règne.
publié le 13 mars 2001 à 0h00

Depuis 1935, Drancy (Seine-Saint-Denis) avait un maire communiste. Ses 62 000 habitants se sont réveillés hier avec un jeune émule de François Bayrou comme premier magistrat. La passation des pouvoirs est fixée au 17 mars, veille de second tour. Le président de l'UDF doit venir en personne assister à l'intronisation de son poulain, Jean-Christophe Lagarde, qui, à 33 ans, vient de faire basculer un bastion rouge et s'apprête dimanche à emporter aussi le canton.

Hier, les Drancéens en étaient encore tout abasourdis. Une dame aux cheveux blancs s'approche du panneau électoral, sur le trottoir en face du parc Jacques-Duclos. Arrive un voisin retraité : «Alors, on a voté hier ?» «Oui. Et bien voté, même, la preuve», répond-elle. «C'est vous qui le dites», murmure le vieux, tournant le dos précipitamment. A Drancy, l'alternance divise le troisième âge.

Incrédulité. Place Maurice-Thorez, entre l'hôtel de ville et le square Danièle-Casanova, trois employés aux espaces verts échangent leurs impressions. «On l'a toujours fermé, là on va nous entendre», lâche l'un d'eux. Mais la conversation s'arrête là. Après soixante-six ans de communisme municipal, les 1 300 employés municipaux, indéfectible réservoir de militants des grandes manifestations CGT sur le pavé parisien, ont un maire de droite et n'en reviennent pas.

L'heureux élu lui-même se pince encore pour y croire. «Même dans mes rêves les plus fous, jusqu'à ces dernières semaines, je n'osais pas l'imaginer, confesse Jean-Christophe La