Lille correspondance
Dans le grand hall de la mairie, il marche vite, le pas raide. Autour, caméras et appareils photo s'agitent. Les badauds écarquillent les yeux. «C'est qui ?», demande une dame. C'est Eric Quiquet, 31 ans, lunettes ovales, allures d'étudiant sage, tête de liste des Verts à Lille. Un inconnu qui vient de rafler 15,5 % des suffrages au premier tour. Et qui veut sa part du gâteau lillois. Dimanche soir, le porte-parole des Verts, Dominique Plancke, a réclamé «au moins cinq adjoints» et un tiers de conseillers éligibles, condition pour ne pas se maintenir au second tour. Les Verts réclament aussi de vraies responsabilitésÊà la mairie et à la Communauté urbaine : transports, gestion des ressources en eau, logement, politique de la ville.
«Verroterie». «On n'est plus au temps où on contentait les bons sauvages avec de la verroterie», persifle une militante au siège des Verts de Lille. Difficile à avaler pour le PS. D'autant qu'à Lille, s'il y a davantage d'adjoints verts que communistes (on en attend trois), c'est tout l'édifice mauroyiste qui chancelle. Il faut encore compter avec les «personnalités»et le carré des socialistes lillois. Martine Aubry a dû congédier quelques barons locaux, parité oblige. Difficile d'en écarter davantage. Mais les Verts ne manquent pas d'arguments. Non seulement ils peuvent infliger à Martine Aubry une quadrangulaire,Êmais dans trois cantons autour de Lille, leurs candidats ont aussi créé la surprise et sont en position pour se mai