Un Jospin en chair et en os n'est pas gage de victoire. Au cours de la campagne municipale (à côté des étapes obligées de Paris, Lyon et Toulouse), le Premier ministre s'était déplacé dans huit villes moyennes pour soutenir les listes de la gauche plurielle. Huit villes où l'on pouvait supposer que sa visite, sans être déterminante, pourrait contribuer à faire pencher la balance. C'était d'ailleurs ce que pensaient les candidats qui le réclamaient à cor et à cri. Le bilan n'est pas brillant.
Médiatisation. Sur ces huit villes, seule Villeneuve-Saint-Georges (visite de Jospin le 24 février) a été enlevée à la droite par le ministre PRG Roger-Gérard Schwartzenberg. A Montélimar (26 février), la gauche a vu s'éloigner ses espoirs face à une droite divisée. A Avignon (21 février), Elisabeth Guigou a connu un échec cuisant. A Nîmes (21 février), le maire sortant communiste est en ballottage défavorable. A Toulon (21 février), la PS Odette Casanova, après avoir rêvé de la victoire, fait seulement 24 %. A Montbéliard (23 février), Pierre Moscovici, ministre des Affaires européennes, a perdu deux points par rapport à 1995. A Besançon (23 février), le PS, même s'il devrait garder la ville, est en fort recul. A Bourges (5 mars), le maire sortant RPR a été réélu au premier tour. A Arras (8 mars), le maire UDF a fait 48,5 %. A Reims (8 mars), Adeline Hazan (PS) a réalisé un score décevant.
L'énumération est cruelle, et en partie injuste. Lionel Jospin n'a jamais cru à une «vague rose» et