Blois envoyée spéciale
Magnanime, Jack Lang. Les Blésois boudent, lui excuse ses «chaleureux concitoyens» de ne pas s'être dérangés au premier tour. «Trop confiants», ils ont, de «bonne foi», jugé inutile de voler au secours d'une victoire certaine. Alors, le ministre de l'Education n'est «pas inquiet». Seuls ses traits tirés sous l'éternel bronzage attestent encore du choc «affectif». Premier magistrat et muse de Blois depuis douze ans, il attendait un plébiscite, pas une raclée.
Avec seulement 34,6 % des suffrages, le ministre doit pourtant se contenter d'une fragile pole-position. Et il sait aléatoire le report des voix drainées par la Ligue communiste révolutionnaire (8,1 %). «Il y a beaucoup de profs sur cette liste. Ils les a méprisés, ils le lui feront payer», glisse un enseignant. Ragaillardies par un score cumulé de 39,7 %, les listes UDF et RPR dissident ont topé là dès lundi soir. Jack Lang ne doit sa «sérénité» qu'au maintien du Front national (17,5 % des suffrages) au second tour. «Quoi qu'il arrive, il ne sortira pas grandi de cette élection», relève le candidat UDF Nicolas Perruchot, désormais chef de file de la droite réunie.
Evaporés. Dimanche, jusqu'à l'aube, Jack Lang et son équipe ont traqué le bug, bureau de vote après bureau de vote. Identifié le malaise: 3 500 électeurs évaporés. Une infime partie a rallié l'opposition, la grosse majorité n'a tout simplement pas voté. Remobiliser la gauche dans les quartiers populaires du nord de la ville, voilà la clé du