Une Bernadette peut en cacher une autre. Celle qui tient la vedette en Corrèze depuis dimanche s'appelle Bourzai. A 55 ans, cette professeur d'histoire-géographie en retraite, militante au PS depuis 1972, a enlevé la mairie d'Egletons au premier tour. La bourgade est modeste, 4 087 âmes, mais ô combien symbolique, nichée en plein coeur du sanctuaire corrézien de la Chiraquie, à deux pas de la mairie de Sarran où siège «l'autre» Bernadette. Et l'épouse du président de la République a eu beau mouiller son chemisier et arpenter le marché d'Egletons pour soutenir la sortante RPR, Monique Mazeyrat, la «BB» du PS limousin l'a emporté de quinze voix. Bernadette Bourzai, vice-présidente du Conseil régional du Limousin et conseillère générale de Corrèze, a aussi une belle expérience de la défaite: quatre aux législatives et une aux municipales. Pas simple de déloger les chiraquiens: «Ici, ils sont chez eux depuis trente ans! C'est le XXIe arrondissement de Paris...» Après des décennies d'opposition, Bernadette, fille de résistant Franc-tireur partisan, a gagné... en rassurant: «Il fallait faire bouger les choses dans les têtes, faire comprendre aux gens que la gauche peut gagner sans avoir le couteau entre les dents.» Modeste, elle attribue d'abord son succès... à l'assèchement des ressources adverses: «Chirac déversait beaucoup plus d'argent lorsqu'il était maire de Paris. Depuis six ans, comme on dit en haute Corrèze: il n'y a plus de monnaie...» «Plus de monnaie», mais deux Bernad
Portrait
Bernadette Bourzai.
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par Renaud DELY
publié le 17 mars 2001 à 0h04
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