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Portrait

Jean-Christophe Lagarde.

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Le tombeur centriste du Drancy rouge
publié le 17 mars 2001 à 0h04

Le centriste qui a fait tomber dimanche le vieux bastion PCF de Drancy (Seine-Saint-Denis) avait un grand-père communiste, ouvrier dans une usine textile des Vosges. Jean-Christophe Lagarde, 33 ans, raconte comment il lui demandait avec une tendresse ironique, alors qu'il n'ignorait rien de l'engagement de son petit-fils: «Tu fais toujours de la politique?»

La politique, il a toujours adoré ça, le jeune Lagarde. «Au collège, je parlais politique», se souvient-il. C'était en 1981. Mitterrand venait de battre Giscard et Jean-Christophe avait 14 ans. Etudiant en histoire à la Sorbonne, quelques années plus tard, il passe vite du militantisme associatif, dans un mouvement pour l'intégration baptisé «Objectif tolérance», à l'engagement politique. Il a choisi de ne pas jouer la campagne sur l'insécurité ou l'anticommunisme, déclinant simplement l'idée que «Drancy doit être une ville normale, pas un ghetto».

Né à Montreuil, il vit à Drancy depuis l'âge de 3 ans. Un CAP de comptabilité en poche, son père a été programmeur puis cadre en informatique. En 1970, année faste, la famille Lagarde quitte le HLM de Montreuil et achète un pavillon à Drancy. «Le pavillon ouvrier, explique Jean-Christophe Lagarde, c'est la clef pour comprendre Drancy.» Au début du siècle, les ouvriers de l'est parisien veulent avoir leur petit bout de jardin à la campagne. En autobus ou en vélo, Drancy est à moins d'une heure par la porte de Pantin et la route de Meaux. En train, la gare du Nord mène directement

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