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Libération
Éditorial

Mutations.

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publié le 17 mars 2001 à 0h04

Ce second tour des municipales est certainement le premier tour de chauffe de la présidentielle. Au vu des résultats de dimanche soir devrait s'établir une physionomie du rapport de forces gauche-droite, que chacun des prétendants à la victoire élyséenne regardera comme un sondage grandeur nature et surtout comme un laboratoire des mutations en cours.

Dès le premier tour, on avait pu constater ainsi que la droite était en passe de réintégrer le gros de l'électorat d'extrême droite qui avait fait défection six ans auparavant. La raison principale est la scission du FN qui a fortement réduit la capacité de nuisance politique de l'extrême droite, même si persistent ici ou là des taches brunes tenaces. La conséquence immédiate est que le nombre de triangulaires a été réduit des deux tiers, ce qui globalement devrait profiter à la droite à l'heure du décompte des mairies gagnées. D'autant que le retour au bercail concerne aussi la droite collaborationniste (avec le FN) qui peut servir, à l'instar de Charles Millon à Lyon, de circuit de blanchiment du vote d'extrême droite. A l'évidence, on suit avec gourmandise à l'Elysée ce reclassement qui a le double mérite de tester la capacité de la droite à se remobiliser face au péril commun de gauche (c'est l'enjeu aussi à Paris) et de tordre le cou à cette droite «républicaine» qui a su résister aux compromissions lors des régionales de 1998 et dont François Bayrou souhaitait faire son tremplin pour 2002.

Côté gauche, c'est une nouvelle «d