Scènes de joie. Scènes de tristesse. Rire et allégresse. Amertume et chagrin. A Paris, la victoire de la gauche a été largement fêtée, place de l¹Hôtel-de-Ville, par les partisans de Bertrand Delanoë. Dans le camp adverse, c¹est l¹abattement.
Haut-parleurs à l¹Hôtel de Ville
Les électeurs de gauche n¹ont pas attendu les résultats définitifs. Dès 22 heures, la place de l¹Hôtel-de-Ville est envahie. Et face au bâtiment éclairé et consciencieusement bouclé, la clameur monte: «On veut les clés, on veut les clés!», scandent les gens, agitant leurs trousseaux. Les candélabres rococo qui cernent le parvis sont pris d¹assaut par des harangueurs qui relancent les slogans: «Tiberi dehors!» ou sa variante: «Tiberi à la Seine!» Elle, trépigne depuis 20 heures car elle était sûre du résultat. «J¹sais pas pourquoi, mais je savais. C¹est historique. On attend ça depuis 1870. 131 ans de politique de droite par terre.» Dans la foule, un journaliste de radio essaie de tendre son micro à un garçon ivre de joie: «C¹est merveilleux, on a enfin un maire sympa dans une ville sympa. Et ça va rendre les gens sympas.» L¹homme au micro ose une question: «Vous pensez pas que ça fait pas un peu Ile aux enfants, votre analyse?» Le garçon lui tend une bouteille de champagne et hurle à l¹adresse des lumières du premier étage, les seules allumées: «Bertrand, on t¹aime!» Au fond du parvis, des gros bras installent une scène, avec spots et haut-parleurs. Un garçon relaie une rumeur: «Il paraît que Goldman va ch