Patrick Balkany, c'était l'homme des paillettes, des combines, des paradis fiscaux. Et des poursuites judiciaires. On peut lui accoler une nouvelle étiquette: celle d'as du bonneteau. En votant pour lui, dimanche, au second tour des élections municipales à 42,88 %, les électeurs de Levallois-Perret ont cru retrouver un maire. Sauf que, tour de passe-passe, ils risquent bien de se retrouver avec une mairesse, Isabelle, épouse Balkany. En se lançant à la reconquête de la ville, perdue en 1995, contre son ennemi juré, le député RPR Olivier de Chazeaux, Balkany savait très bien qu'il ne pourrait savourer une victoire que de très courte durée: il est en effet inéligible.
La préfecture des Hauts-de-Seine a déposé hier un recours contre son élection au tribunal administratif de Paris. Malgré ce handicap prévisible, l'intéressé s'est lancé dans la bataille électorale, sachant qu'il avait plus de chances de drainer des voix que n'en avait sa femme, vice-présidente du Conseil général. Et le calcul du clan Balkany a été vite construit: il serait toujours temps après le second tour de céder la place. Avec de surcroît une bonne chance pour que le poste reste en famille.
Potentiellement inéligible, Balkany l'est à cause de la vieille affaire de ses domestiques: les trois employés municipaux utilisés à son service et à son domicile, comme cuisinier ou maître d'hôtel. La justice pénale s'en était déjà mêlée, en le condamnant pour la période de 1992 à 1995 à quinze mois de prison avec sursis e