Menu
Libération
Éditorial

Odyssée

Article réservé aux abonnés
publié le 23 mars 2001 à 0h10

La fin incandescente de Mir, même si elle ne tourne pas au film catastrophe, risque d'être vue par beaucoup comme une queue de comète annonçant le terme de l'aventure de ces hommes qui ont marché dans l'espace. Et l'ambition des Russes de rivaliser avec les Américains dans la guerre (froide) des étoiles menace d'être engloutie au fond du Pacifique en même temps que les débris de la vieille station «made in URSS».

Certes, le chapitre ultime de la saga de Mir ne sonne peut-être pas le glas d'un programme spatial russe qui a acquis, grâce à elle, un savoir-faire incomparable et indispensable à la poursuite de l'aventure spatiale. Encore faut-il que cette dernière continue, entre autres sous la forme de la Station internationale Alpha (l'ISS). Or, nombreux sont ceux, en particulier parmi les scientifiques, qui estiment que le jeu n'en vaut pas la chandelle. A quoi bon continuer à tourner en rond autour de la Terre (et pas si haut que ça de surcroît), alors que l'on ne sera pas prêt avant longtemps à tenter la balade dans cette banlieue terrestre qu'est Mars? Nul ne peut prétendre que les retombées scientifiques de la saga de Mir aient été considérables ­ en dehors du domaine de la médecine et du bricolage spatial. On sait que robots et sondes intersidérales nous en apprendront sans doute bien plus, plus rapidement, à moindre frais et moindre coût, sur les mystères de l'univers.

Il est donc naturel que des chercheurs en mal de crédits, engagés dans des travaux dont on espère des bé