Les applications terrestres des recherches scientifiques dans les vols habités sont plutôt maigres, quand on les met en rapport avec le temps et les ressources investies en quinze ans sur Mir. Pour José Achache, directeur général adjoint du Centre national d'études spatiales (Cnes), c'est «une fausse piste. Il n'y a pas tant de retombées que cela. L'intérêt est surtout de pouvoir mesurer des paramètres avec une précision que l'on ne peut pas avoir au sol».
Biologie et médecine
Bonne nouvelle pour les pleurodèles (salamandres) embarqués en 1996 par Claudie André-Deshaye: ces amphibiens ont réussi à se reproduire en apesanteur, et aucune anomalie anatomique ou fonctionnelle n'a été remarquée sur leurs descendants . Les chercheurs du Cnes ont eu du mal à s'en remettre. L'expérience «nous a sans doute déconsidérés», reconnaît José Achache. Mais la médecine spatiale a eu des répercussions plus pratiques, «souvent gérontologiques», précise-t-il.
L'apesanteur semble créer des conditions analogues à celles du vieillissement. Pour mettre en évidence les phénomènes d'ostéoporose des astronautes, les chercheurs ont conçu un tomodensitomètre portable à rayon X capable de mesurer la perte de densité osseuse. Les astronautes ont aussi noté l'importance de la gravité dans la sensation d'équilibre et l'habilité des mouvements. Les systèmes de kinésigraphie imaginés servent maintenant en rééducation fonctionnelle. Pour constater les problèmes de circulation sanguine de leurs envoyés spatiaux, l