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Sans le sou, mais compétentes

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Les équipes russes restent courtisées par les Occidentaux.
publié le 23 mars 2001 à 0h10

Ironie de l'histoire: Mir, qui fut le symbole de la toute-puissance soviétique, est le fruit d'une défaite. Surpassée par les Etats-Unis dans la course à la Lune, l'URSS avait choisi de reconvertir ses efforts dans un projet de station orbitale, vue comme point de départ de toute colonisation de l'espace. Lancée en 1986, Mir a asséché les ressources spatiales du complexe militaro-industriel après les nombreuses coupes budgétaires qui ont suivi l'implosion de l'URSS en 1991. Mais en dépit de ressources dérisoires, avec un budget public estimé à 1,1 milliard d'euros par an (quatorze fois moins que celui de la Nasa), la Russie spatiale profite toujours de sa formidable expérience de l'espace.

Contrôle américain. A première vue, la Russie apparaît aujourd'hui à la traîne derrière le géant américain. Malgré l'opposition des militaires, des députés nostalgiques de l'empire soviétique et d'une partie de la population, Moscou, incapable d'honorer de front ses engagements internationaux, a cédé sous la pression et les incitations financières de l'ancien ennemi. Exit Mir, adieu Mir-2, place à la coopération forcée sur la station spatiale internationale (ISS) sous contrôle américain. «Elle aurait pu s'appuyer sur une partie des modules de Mir», estime Isabelle Sourbès-Verger, chercheuse au laboratoire de communication et politique du CNRS et spécialiste de la Russie. En dépit des économies qu'auraient engendrées le projet, Moscou s'est vu opposer un refus des responsables américains att