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Libération
Éditorial

La lutte du cash

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publié le 24 mars 2001 à 0h11

Les stars embijoutées et les producteurs fumant havanes qui descendront de leur limousine dimanche pour la traditionnelle cérémonie des oscars ne sont pas exactement l'image qui vient à l'esprit quand on parle luttes syndicales et damnés de la terre. Il est facile de sourire de la fièvre sociale qui s'est emparée des résidents de Beverly Hills et West Hollywood, et des appels à une grève qui semble relever plus de la lutte du cash que de la lutte des classes, Hollywood se la jouant sociale dans un remake de la Ruée vers l'or... Ce serait oublier que l'usine à rêves qui alimente les salles obscures de la planète est d'abord une usine. Elle emploie bien davantage de gagne-petit qui bouffent du hamburger enragé dans l'espoir de devenir un jour «presque célèbre» que des déesses et héros millionnaires d'un Olympe de Celluloïd dont les magazines célèbrent le culte. La seule véritable obsession y est l'argent qui, là-bas comme ailleurs, coule selon les pentes que dessinent les rapports de force. Scénaristes et acteurs menacent d'imposer l'écran noir pour obtenir des studios qui les emploient une rémunération plus en rapport avec les profits nouveaux que génère la multiplication des supports numériques de distribution ­ à commencer par l'Internet. Revendication proche de celle de ces pigistes qui traînent les plus grands groupes de presse américains devant la Cour suprême pour exiger leur part des recettes générées par la vente des archives sur le Net ou en CD-Rom. Même problème au