L'Union européenne va-t-elle montrer à George W. Bush de quel bois elle se chauffe en matière de réchauffement de la planète? L'ex-pétrolier texan devenu président des Etats-Unis a choisi de mettre en danger la santé d'un globe terrestre qui a déjà une mauvaise fièvre, si l'on en croit les scientifiques. Sa décision de jeter à la corbeille à papier le protocole conclu à Kyoto provoque un tollé international. Mais au-delà des dénonciations de l'attitude «irresponsable» du pollueur numéro 1, que faire?
La seule chose qui pourrait inciter Bush à changer de cap serait qu'une coalition des pays déterminés à aller de l'avant sur la voie tracée à Kyoto isole les Etats-Unis. L'Union européenne, mais aussi le Japon et d'autres peuvent décider de mettre en oeuvre le protocole, alors même que les Etats-Unis s'y refusent. Le problème est que les entreprises européennes, japonaises et autres hurleront qu'elles sont mises en position d'infériorité face à leurs concurrentes américaines, libres de polluer à gogo. Sauf à rétablir l'équilibre en imposant des sanctions aux Américains, c'est-à-dire à déclarer une guerre commerciale de facto, ce dont nul ne prendra le risque.
C'est dire que Bush peut probablement polluer en paix. D'autant qu'avec la crise de l'énergie qui menace, la majorité de ses concitoyens est plus préoccupée de conserver ses climatiseurs, ses piscines chauffées, ses éclairages a giorno, ses grosses bagnoles et la croissance économique en état de marche que par le temps qu'il