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Libération

La Serbie démocratique jette Milosevic en prison

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Pour l'instant, il n'est pas question de le faire juger par le TPI.
publié le 2 avril 2001 à 0h22

Belgrade

de notre correspondante

«Tu es sûr que ce n'est pas un poisson d'avril?», demande incrédule Ivana Mihajlovic, à qui on vient d'apprendre que Slobodan Milosevic a finalement été arrêté, à l'aube de ce dimanche du 1er avril. Licenciée en histoire de l'art et sans travail, Ivana, 23 ans, est sans doute l'une des rares Belgradoises à avoir manqué ce moment tant attendu. Comme tous les habitants de Serbie, ses parents, en revanche, ont suivi de vendredi soir à dimanche matin le long feuilleton de l'arrestation de l'homme que l'Occident tient pour responsable des crimes qui ont marqué les guerres en ex-Yougoslavie, après l'avoir considéré longtemps comme un incontournable interlocuteur. «C'était un week-end, nous avons pu nous permettre de remplacer la nuit par le jour», assurent les parents d'Ivana.

«Je bois un café.» L'information de l'arrestation a commencé à courir dès vendredi soir, après que Branislav Ivkovic, député du Parti socialiste (SPS), eut affirmé au Parlement serbe que des forces de police avaient été envoyées dans le quartier de Dedinje, afin de se saisir de l'ex-président yougoslave. Les forces spéciales de la police sont effectivement déployées. Commence alors une longue suite d'annonces et de démentis, avec une brève apparition de «Slobo» sur le parvis de sa maison. «Je suis en train de boire un café avec mes camarades et je suis très bien», déclare-t-il quelques heures plus tard à la radio. A 3 heu res, la police serbe donne un premier assaut. Sans succès