«Tolérance zéro» contre «tranquillité publique». Entre l'Elysée et Matignon, la guerre de la sécurité continue. Ayant «rompu avec l'angélisme» depuis le colloque de Villepinte en octobre 1997, Lionel Jospin cherche à pousser son avantage, d'autant que la sécurité a été au coeur des élections municipales. En conséquence, le gouvernement s'apprête, «sans changer de doctrine, ni effectuer de virage», à «relancer le rythme» des réformes. Avec à la baguette Daniel Vaillant.
«Devoir d'Etat». Lors du séminaire gouvernemental du 31 mars, le ministre de l'Intérieur a soumis au Premier ministre un «plan ministériel et interministériel» sur la «tranquillité publique», qu'il s'apprête à rendre public par voie de presse. Il devrait affirmer que la sécurité est «un devoir d'Etat» mais qu'elle relève également d'une «responsabilité partagée». En conséquence, il plaide pour «davantage de collaboration» de son ministère avec ceux de la Justice, de l'Education et de la Ville, mais aussi avec les maires. Il précise toutefois qu'il refuse la municipalisation de la police, contrairement à ce que proposent Jacques Chirac et les leaders de droite. Jeudi, à l'issue de la réunion des ministres, Lionel Jospin devrait reprendre à son compte ces propos.
Hormis cela, pas grand-chose. Si ce n'est le projet de loi sur la sécurité quotidienne des Français. Daniel Vaillant le défendra à l'Assemblée nationale à partir du 25 avril. Ce texte reprend l'essentiel des conclusions du Conseil de sécurité intérieure d