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Libération

Danone : faut-il se priver de dessert ?

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Le relais politique du mouvement divise le monde syndical et jusqu'aux employés du groupe.
publié le 11 avril 2001 à 0h27

Lancé à Calais par les ouvriers de l'usine LU menacée de fermeture et par le maire (PC) de la ville, le premier appel au boycott des produits Danone a, depuis, été relayé par d'autres membres de la gauche, jusqu'à provoquer un débat national sur l'opportunité de cette initiative et créer un début de polémique avec les syndicats, pas toujours d'accord avec le boycott. Les distributions de tracts devant les supermarchés appelant les consommateurs à «licencier Danone de leurs chariots» ne sont en effet pas restées localisées autour des deux unités menacées (Calais et Ris-Orangis, en banlieue parisienne). Tour à tour, d'autres municipalités ont décidé de «participer» à la «résistance citoyenne». Dans le lot, de nombreuses mairies communistes, bien sûr, mais aussi vertes et parfois socialistes, comme, hier, celles de Poitiers, de La Rochelle ou de Joué-lès-Tours.

Surenchère. Jour après jour, depuis le 29 mars, date de l'annonce du plan de restructuration Danone, s'égrène la liste de ces maires qui décident de «suspendre l'achat des produits Danone dans la restauration municipale», dans les cantines scolaires, les crèches départementales, les restaurants administratifs, les villages vacances et autres foyers de l'enfance. Le boycott, qui s'étend jusqu'aux patients de l'hôpital psychiatrique de Sotteville-lès-Rouen, est ponctuellement relayé par des comités d'entreprise (Crédit Lyonnais et, hier, Hachette Filipacchi). Dans cette surenchère «citoyenne», et relayant des appels nationa