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Libération

En Dordogne, des salariés de LU inquiets

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Leur usine de Champagnac produit pour les collectivités.
publié le 11 avril 2001 à 0h27

«Si les maires ne retirent pas leur décision de boycott de Danone dans les deux semaines à venir, 300 personnes seront au chômage technique.» Le ton de la pétition lancée par FO et la CFDT est alarmiste, mais la peur du chômage est bien réelle chez les salariés de l'usine LU de Champagnac-de-Belair (Dordogne), pourtant pas concernée par les restructurations. Mais 60 % de la production de cette usine de biscuits-pâtisserie part directement dans la restauration collective: cantines scolaires ou d'entreprise, hôpitaux, maisons de retraite... Ce qui la rend très vulnérable aux décisions des collectivités locales.

Poursuites en justice. Or certains maires communistes et socialistes du département, qui ont la haute main sur les marchés publics de la restauration, sont décidés à suivre l'appel au boycottage lancé par les ouvriers des usines LU d'Evry et de Calais. D'où cette pétition en forme de rappel à l'ordre: il ne faudrait pas créer du chômage en Dordogne sous prétexte de se battre contre les fermetures imposées par Danone. Les 280 signataires envisagent même de poursuivre les maires pour «préjudice moral et financier».

Le directeur de l'usine relativise un peu la panique syndicale. «Pour l'instant, nous n'avons pas ressenti de boycott massif. Certains stocks mettent un peu plus de temps à s'écouler, mais je ne suis pas encore inquiet, dit Hervé Le Bras. Quant au chômage technique, il n'est envisageable que si le boycott s'inscrit dans la durée. Mais il est vrai que nous dépendo