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Libération

Jérôme Lindon, cinquante ans de combat littéraire

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A la tête des Editions de Minuit, il a porté l'idée d'une littérature exigeante et découvert deux générations d'auteurs.
publié le 13 avril 2001 à 0h28

Jérôme Lindon, directeur des Editions de Minuit, est mort lundi 9 avril à 75 ans des suites d'un cancer.

Son enterrement a eu lieu hier dans la plus stricte intimité au cimetière Montparnasse, à Paris, non loin de Samuel Beckett, prix Nobel de littérature dont il avait publié l'oeuvre.

Cette disparition a provoqué une vive émotion dans le monde des lettres, dont Jérôme Lindon était l'une des figures tutélaires.

Serge Eyrolles, le président du Syndicat national de l'édition (SNE), a salué «le militant de base»...

Jacques Chirac a évoqué le «découvreur passionné». «Avec lui, je perds un ami de longue date qui m'était très cher», a déclaré le chef de l'Etat.

Le Premier ministre, Lionel Jospin, a rendu hommage à l'homme «profondément engagé».

Catherine Tasca, ministre de la Culture, a insisté sur «l'esprit sans concession».

Jérôme Lindon a été «l'honneuret la grandeur de l'édition française», a résumé le ministre de l'Education nationale,

Jack Lang.

Cinquante-trois ans à la tête des Editions de Minuit, autant dire toute une vie, un record de longévité à l'aune d'un éditeur au palmarès exceptionnel. Gratifié de deux prix Nobel (Samuel Beckett et Claude Simon), parrain du nouveau roman et de nombreux intellectuels en sciences humaines, Jérôme Lindon, qui vient de mourir à 75 ans, aura dirigé pendant un demi-siècle une entreprise aussi modeste de taille que prestigieuse par son catalogue. Artisan solitaire et audacieux, Jérôme Lindon aura également marqué son époque par ses engagements poli