Après l'effervescence, place au «sens». Cinq jours après avoir annoncé une série d'«ajustements» de la politique gouvernementale, Lionel Jospin vient en assurer ce soir le service après-vente télévisé. Avec en tête un leitmotiv tout mitterrandien: le temps. Celui qui s'est déjà écoulé depuis sa prise de fonction, en juin 1997, et celui, bref, qui lui reste d'ici aux élections présidentielle et législatives. Jeudi dernier, la séance de travaux pratiques convoquée à Matignon s'était limitée à trois domaines: la «réduction des inégalités», la «lutte contre la violence» et l'«amélioration de la vie quotidienne». La réunion de ministres avait accouché, dans l'urgence, d'un catalogue de printemps guère innovant, résultat de quinze jours de remue-méninges déclenchés par la défaite aux élections municipales de la gauche, ballottée ensuite par l'annonce des plans sociaux chez Danone et Marks & Spencer.

«Direction générale». Ce soir, retour au one man show avec une «émission spéciale» de 20 h 20 à 21 heures sur France 2: quarante minutes au cours desquelles Lionel Jospin va récuser toute notion de «crise» et tenter de relativiser la période de turbulences qu'il vient de traverser pour replacer son action en «perspective» et en redonner la «direction générale». Le temps passé à Matignon lui offrira l'occasion de se livrer à un rappel qu'il affectionne: le bilan «durable» de ce qui a été accompli en quatre ans. L'avenir lui permettra de répéter que le temps parlementaire «utile» qui lui