Question salaires des fonctionnaires, Lionel Jospin a l'art de la litote. «Compte tenu des demandes, je ne suis pas sûr qu'il puisse y avoir un accord», a expliqué hier le Premier ministre. Il aurait pu dire qu'il n'y avait désormais aucune chance pour que les négociations soient relancées. «Le niveau des dépenses publiques progressera de 0,5 %», a-t-il par ailleurs rappelé. Ce léger desserrement du cadrage budgétaire qu'a confirmé hier Lionel Jospin ne permettra pas de rouvrir avec la moindre chance de succès la négociation salariale dans la fonction publique. Le chef du gouvernement n'a d'ailleurs entretenu hier sur France 2 aucune illusion sur le sujet quand il a précisé: «Nous annoncerons des décisions pour les fonctionnaires.»
Lionel Jospin a donc fait le choix de mesures unilatérales, sans doute une hausse de 0,5 % avant l'été et l'octroi de deux points d'indice pour les salaires du bas de la grille, ne serait-ce que pour éviter qu'ils soient rattrapés par le Smic après la hausse du 1er juillet. Le Premier ministre n'a pas écarté l'idée d'un coup de pouce. Et, quoi qu'il en soit, la simple application de la loi devrait entraîner une hausse de 3 à 3,2 % du salaire minimum. Après avoir demandé aux entreprises privées, comme il l'a encore fait hier, de revoir à la hausse leurs minima conventionnels, il serait difficile au gouvernement de montrer le mauvais exemple avec ses propres salariés.
C'est pourtant ce qu'il devrait faire sur les autres questions, notamment le pouvoir