L'intervention de Lionel Jospin, hier sur France 2, a permis aux salariés de LU à Ris-Orangis de tenir une sorte de conférence de presse. Une dizaine d'entre eux, rassemblés par la CFDT, sont agglutinés devant un petit écran dans la salle du comité d'entreprise. Avec eux, à peu près autant de journalistes. «Mon commentaire, j'aurais pu le faire ce matin, vu qu'il n'aura rien à dire», raille un militant posté devant l'entrée. A côté de l'écran, un paper-board, avec une caricature du Premier ministre enfermé dans un petit écran: «J'ai rien à vous dire. Faites comme moi, cherchez un emploi pour 2002.»
«Une caricature». Le ton est donné. «J'espère au moins qu'il va pas faire encore des phrases et parler enfin comme un français moyen», grogne un ouvrier qui a déserté sa chaîne pour l'occasion. Après cinq minutes d'intervention du chef du gouvernement, un délégué lâche: «C'est une caricature.»
Enfin, arrive une première fois la question des plans sociaux chez Danone, mais aussi chez Marks & Spencer, qui passe comme un mirage. «Putain, il répond pas!» Quelques instants plus tard, on y revient. Le Premier ministre parle d'équilibre entre les droits des salariés et ceux des actionnaires «les pauvres», s'indigne-t-on , et avance certaines pistes: rendre plus difficiles les licenciements dans les entreprises qui font des bénéfices «Ouais, c'est ça, dans le futur, et nous, on crève» ; reclassement sur le site «Ouais dans le bâtiment, pour démonter l'usine»...
Devant ce public, pour