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Analyse

Jospin ou comment susciter l'envie.

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En refusant d'évoquer la présidentielle, il veut créer une attente.
publié le 18 avril 2001 à 0h30

Aimez-moi où je ne me présenterai pas! Le Premier ministre forfait pour la présidentielle pour cause de dépit amoureux postmunicipales? L'hypothèse fait sourire. Surtout venant de la part de celui qui a été candidat, en 1995, par défaut, suite à la défection de Jacques Delors. Tel a été pourtant le message de Lionel Jospin. L'intéressé l'agite depuis quelques jours et, hier soir encore, mais nul n'y croit vraiment. A tort, peut-être. Car le Premier ministre parle sans doute vrai quand il dit qu'il ne se présentera que si «ça a un sens» et que si c'est «souhaité». C'est bien le moins pour une candidature sérieuse. Mais il parle faux ­ et peut-être se ment-il à lui-même ­ quand il assure qu'en tant qu'«homme, en tant que responsable politique», il n'en a pas «besoin». Son parcours témoigne du contraire même s'il n'est pas accro comme Chirac. La manoeuvre, car c'est bien de cela qu'il s'agit, a un but: tenter de recréer du désir autour de sa personne. Aujourd'hui, tout le problème du chef du gouvernement est là: être de nouveau désiré par la majorité plurielle et par les Français. Créer le désir de lui, pour cinq nouvelles années à l'Elysée.

Satisfaction de soi. Avant les municipales, il n'était pas loin de penser que son bilan suffirait à gonfler les voiles de sa candidature, à le faire passer, après les élections, du statut de Premier ministre à celui de candidat implicite à la présidentielle. La bataille du calendrier électoral avait déjà levé le tabou d'un chef du gouverneme