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Libération
Éditorial

Service minimum.

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publié le 18 avril 2001 à 0h30

Expliquer cela permet de donner de la cohérence mais pas forcément «du sens» pour reprendre la formule de Lionel Jospin. Toute la difficulté du Premier ministre, hier, était de détailler un bilan déjà bien engagé en l'inscrivant dans un projet d'ambition plus vaste ­ forcément présidentiel dans nos institutions ­ qui est loin d'être seulement ébauché. Dépasser l'horizon gestionnaire pour dessiner d'autres perspectives suppose une liberté de parole qui ne peut être celle d'un Premier ministre de cohabitation dont la légitimité est issue d'une majorité parlementaire et qui doit agir sous la pression permanente d'un rival élyséen attentif à ses moindres fautes. Sans parler d'une opinion publique qui, avec du bon sens pour le coup, attend avant tout des gouvernants qu'ils gouvernent jusqu'au terme de leur mandat.

Un certain emballement politique qui a suivi les municipales semble avoir contribué à obscurcir les réalités du calendrier. L'élection décisive est dans un an, et il peut effectivement se passer beaucoup de choses d'ici là. S'imagine-t-on seulement l'impact que va avoir dans le pays profond, le 1er janvier prochain, l'entrée en service de l'euro dans la vie quotidienne? L'extension à la même date des 35 heures dans les entreprises de moins de 20 salariés ne sera pas non plus sans effets.

Mais même dans ce cadre qui impose prudence et circonspection, Lionel Jospin a fait hier soir le service minimum, question «sens». Quelques piques sur la droite, peu de référence à la gau