Bruxelles (UE), de notre correspondant.
«La Banque centrale européenne (BCE) est de tempérament moins activiste que la Réserve fédérale. A notre place, la Fed aurait sans doute monté plus vite les taux d'intérêt en 2000 et entamé la baisse plus vite cette année.» Cette confidence d'un banquier central européen, est confirmée par la décision de la Fed de baisser de 0,5 % ses taux. Ceux-ci ont diminué en moins de quatre mois de 2 %, au fur et à mesure que se multipliaient les signes d'un atterrissage plus brutal que prévu de l'économie américaine. En comparaison, la BCE agit avec une lenteur d'escargot: alors qu'il lui a fallu quasiment un an pour augmenter son principal taux directeur, le Refi, de 2,5 % à 4,75 %, pour contrer une légère flambée de l'inflation, elle observe un prudent wait and see depuis octobre. Certes, il n'est désormais plus question de donner un tour de vis supplémentaire, le risque inflationniste étant désormais maîtrisé selon la BCE: la question est plutôt de savoir quand elle va baisser ses taux à son tour. Depuis hier, elle est même de savoir si Francfort va se laisser gagner, peut-être dès sa réunion de jeudi prochain, par la fébrilité de la Réserve fédérale qui sonne le tocsin face à la «faiblesse inacceptable» de l'économie américaine.
«Economie dangereuse». On peut en douter. A la BCE, les admirateurs d'Alan Greenspan, le patron de la Fed, ne sont pas légion. On estime que la «réactivité» de sa politique monétaire n'a pas fait que des miracles. On po