Ils portent chemises rayées ou bretelles bariolées. Ils ont entre 30 et 40 ans. Ils sont analystes, «traders» (courtiers), économistes. 7 h 30: le petit monde de la finance est à pied d'oeuvre. A deux pas du Palais-Brongniart, les professionnels de la Bourse se pressent dans la salle de marché d'une grande banque française. Ils allument un écran Reuters, tapotent sur un clavier Bloomberg, prennent les nouvelles du jour: derniers indicateurs économiques, clôture des bourses asiatiques, presse financière anglo-saxonne. A peine posé, le regard d'un trader se tourne vers l'un de ses écrans, où clignote une petite lumière. Un client s'inquiète des évolutions du titre Danone. «Mieux vaut attendre, répond le trader, nos analystes financiers nous en parlerons tout à l'heure, lors du "morning meeting"...» Le «morning meeting»? Rituel inaugural des salles de marché. Ce moment précis où, entre 8 heures et 8 h 45, les analystes financiers défilent derrière un pupitre surmonté d'un micro. On y parle, à tour de rôle, le nez plongé dans des notes griffonnées, de «swaps», «futures», «options», «marchés monétaires», «obligations», «taux longs», «taux courts»... Une sorte de novlangue, de bulletin météo pour initiés. D'où émanent des prévisions de calme plat, de beau temps ou de tempête sur les valeurs boursières. En guise d'épilogue: des considérations macroéconomiques américaines, japonaises, françaises, allemandes. Attentifs, les opérateurs prennent des notes. Dans quelques minutes, ils co
Les analystes en pleine crise
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publié le 19 avril 2001 à 0h31
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