Rêve d'enfant ou caprice de milliardaire? Peu importe. Celui qui rêvait de devenir cosmonaute «officiel» sera le premier homme à composter un ticket spatial payé de sa poche. Dennis Tito, 60 ans, s'offre donc un hôtel réputé inconfortable avec sensations garanties et addition salée: 15 millions de francs la journée (2,3 millions d'euros), pour un voyage de dix jours, dont six passés à bord de la station spatiale internationale (ISS).
A l'origine, l'homme d'affaires américain devait se rendre sur Mir avec les Russes. Après la décision de détruire la station, concrétisée en mars, Moscou avait proposé un changement de destination. Et, sans consulter ses partenaires, lui avait proposé un séjour sur la station spatiale internationale. Refus des Américains et des Européens, négociations interminables... L'affaire avait même provoqué, au début de l'année, la première grève en quarante ans de vols habités: les deux cosmonautes russes qui doivent accompagner Dennis Tito avaient refusé de participer à une session d'entraînement pour soutenir le combat de leur camarade touriste. L'homme ne s'est jamais laissé démonter et affirmait, hier, que «l'enthousiasme que fera naître ce vol dépassera n'importe quel problème».
Ancien ingénieur à la Nasa, Dennis Tito raconte qu'il rêve de conquête spatiale depuis qu'il a vu décoller Spoutnik, le premier satellite, en 1957, à la télévision. Une vocation qu'il tente de concrétiser en se faisant embaucher, en 1964, comme ingénieur au célèbre Jet Propuls