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Libération

1er Mai, un brin maigrelet pour les licenciés d'avril

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Mobilisation plus grande là où des plans sociaux sont prévus.
publié le 2 mai 2001 à 0h44

Combien étaient-ils? Moins de 100, noyés dans le traditionnel cortège parisien CGT-CFDT-FSU-Unsa, qui a rassemblé hier près de 12 000 personnes entre République et Nation. Mais, à leur passage, tous les badauds applaudissaient. Casquettes vertes vissées sur la tête, sifflet à la bouche, une poignée de magasiniers et de vendeuses de Marks & Spencer a fait sortir ce 1er Mai 2001 d'une routine annoncée.

Un petit bout de femme harnachée de sacs en plastique et de ballons verts au logo du distributeur anglais tend un tract. «Cela fait vingt-quatre ans que je travaille. Et, tout à coup, on m'annonce que je vais être au chômage», explique-t-elle, en souriant malgré tout. «Nous, c'est la première fois de notre vie qu'on défile un 1er Mai.» Le tract tranche avec les poncifs du militantisme. Pas de sigle, de slogan. Juste un appel à la générosité du public: «60 dons de 10 F payent le voyage d'un salarié», pour participer à la manifestation internationale du 17 mai à Londres (1).

Licenciés en tête. Les Marks & Spencer avaient été placés par les organisateurs en tête du défilé, à côté de deux autres délégations, celle de Danone, en plastron syndical bardé d'autocollants LU, et celle des personnels d'AOM-Air Liberté, en uniforme strict, blaser et galons de navigants. «Chez AOM, on ne vient jamais aux manifs du 1er Mai. Mais, cette fois-ci, AOM, c'est l'exemple même des entreprises où l'on pratique les licenciements massifs», résume Gilles Simon, délégué CGT du personnel navigant AOM, en un