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Libération

A Londres, le1er Mai terrorise la City

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Les antimondialisation défilent sous haute surveillance policière.
publié le 2 mai 2001 à 0h44

Londres de notre correspondant

Le garçon allongé sur le macadam appuie sa tête sur le pare-chocs d'une voiture en marche, pendant que ses compagnons, assis en tailleur, se passent un joint. A eux cinq, ils bloquent Euston Road, l'une des principales artères de la capitale, et arborent leur plus beau sourire devant le Caméscope d'un agent en uniforme. Sur l'autre moitié du boulevard, des centaines de cyclistes, armés de sifflets et encadrés par un nombre égal de policiers, remontent sagement vers l'ouest, après avoir paralysé les abords des gares de Liverpool, de King's Cross et d'Euston. A chaque 1er Mai depuis trois ans, ils recommencent. Anarchistes, Verts, ecowarriors, défenseurs des animaux, squatters, néosituationnistes ou marxistes, ils partent en croisade, le temps d'une journée, contre le capitalisme et la mondialisation. Mi-carnaval, mi-fête printanière, qui peut vite tourner à l'affrontement. «Les riches, je les vois tous les jours flamber devant ma table», déclare Luis, croupier dans un grand casino. Debout sur sa trottinette, il arbore sur son tee-shirt un slogan trouvé sur le Net: «Dangereux, violent, anarchiste, en apparence.» «Je ne suis rien de tout cela», précise-t-il en riant.

Churchill protégé. La ville tout entière, encore sous le choc des émeutes précédentes, est sur le pied de guerre. La police métropolitaine a annulé tous les congés et déployé plus de 6 000 hommes dans les rues. Son chef, lord Harris, a conseillé aux habitants de ne pas sortir de chez eu