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Analyse

Des syndicats débordés par les politiques

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L'éphémère union de l'an dernier a cédé la place aux divergences.
publié le 2 mai 2001 à 0h44

Le 1er Mai, c'est un peu le bulletin météo du mouvement syndical. On compte les troupes, qui sont rarement considérables, et on prend le vent. L'an dernier, celui de la contestation de la globalisation libérale avait soufflé sur les cortèges syndicaux et autres. L'ambiance était sinon à l'unité du moins à la compréhension mutuelle. Hier, un vent aigrelet a couvert les manifestants. C'est que l'année a montré les failles persistantes dans le paysage syndical. Le Medef en est assurément à l'origine, dans sa volonté acharnée de dessiner, chez les salariés, un «camp de la réforme», centré sur la CFDT. Trois accords (assurance chômage, santé au travail, retraites complémentaires), signés par la CFDT et la CFTC, ont mis à mal la stratégie de «syndicalisme rassemblé» cher à Bernard Thibault. Du coup, sa confédération a bien du mal à résister à ceux de ses militants qui souhaitent constituer un pôle avec les «contestataires» de SUD et de la FSU, qui ont fait des propositions explicites à la centrale de Montreuil.

Le gouvernement n'a pas non plus vraiment aidé le syndicalisme à muer dans la sérénité: «Lionel Jospin a laissé au Medef le monopole du débat social, et notamment le chantier fondamental de la redéfinition des règles, par exemple, celui de la représentativité syndicale. Aujourd'hui, ce chantier est au point mort. Cela pèse sur le débat social», râle Alain Olive, secrétaire général de l'Unsa.

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>La riposte à la cascade de plans sociaux n'a pas, pour l'instant, redoré le