Magnat de la communication et homme politique aux multiples casseroles judiciaires, Silvio Berlusconi, donné vainqueur pour les élections législatives du 13 mai à la tête de la «Maison de la liberté» coalition de centre droit regroupant son parti Forza Italia, l'Alliance nationale et la Ligue du Nord , suscite une inquiétude croissante parmi les partenaires de l'Italie. Hier le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung a estimé qu'il est «dangereux» pour son pays. Plusieurs journaux européens, El Mundo, le Herald Tribune, le Financial Times et surtout l'Economist (avec ce titre choc: «Pourquoi Silvio Berlusconi est-il indigne de diriger l'Italie») avaient pris des positions similaires ces derniers jours. Francesco Rutelli, maire de Rome et leader de la coalition de centre gauche l'Olivier, estime que ces prises de position constituent «le vrai tournant» de la campagne. Selon lui, Berlusconi est devenu «un cas européen et il risque d'être englouti dans l'avalanche».
Berlusconi dénonce ces accusations «de fond de poubelle». «Tous les stéréotypes de la campagne de diabolisation de la gauche à l'encontre de Berlusconi ont été traduits en anglais», a lancé de son côté Gianfranco Fini, d'Alliance nationale. Le quotidien Il Foglio, dirigé par Giuliano Ferrara, ancien porte-parole du gouvernement Berlusconi, pronostique un effet boomerang: «A tort ou à raison, nombre d'Italiens ne veulent pas se voir imposer leur Premier ministre par la business community et par l'un de ses journaux.