Rome de notre correspondant
Six ans et cinq mois de réclusion. Pour financement illicite du parti socialiste de son ami Bettino Craxi à hauteur de 10 millions d'euros, pour corruption d'officiers de la brigade financière et pour falsification de bilan de la société de distribution cinématographique, le leader de la droite italienne Silvio Berlusconi, lancé à la reconquête du pouvoir a déjà été condamné, en première instance, à un total de 77 mois de prison. Bien qu'il ait été acquitté depuis en appel pour deux chefs d'accusation et qu'il ait bénéficié, grâce à la lenteur des procès, de mesures de prescription en deuxième instance pour toutes les autres condamnations, le parcours politique de Silvio Berlusconi continue de se conjuguer avec sa situation judiciaire.
Tourbillon de scandales. Depuis plusieurs années, l'homme d'affaires et ses proches s'estiment victimes d'un complot ourdi par des «juges rouges» pour abattre la droite italienne et Forza Italia. Pour preuve, font régulièrement remarquer ses militants, lorsque Silvio Berlusconi entre en politique en 1994 et remporte les élections législatives en mars de la même année, il n'est pas encore éclaboussé par les scandales. A l'époque, ses trois chaînes de télévision accompagnent même quotidiennement les développements judiciaires de l'opération «Mains propres» initiée en février 1992 par le procureur milanais Antonio Di Pietro. Mais en réalité, comme la plupart des grands industriels du pays à commencer par les responsabl