Silvio Berlusconi est déjà l'homme le plus riche d'Italie. Il sera aussi le plus puissant si son alliance de centre droit l'emporte aux élections législatives du 13 mai. L'extrême personnalisation et la concentration du pouvoir de «Sua Emittenza» (jeu de mots entre éminence et émetteur) créent une situation sans précédent dans un pays de l'Union européenne.
Pourquoi y a-t-il un crucial conflit d'intérêts ?
Outre ses télévisions privées (lire page 4), Silvio Berlusconi aurait aussi en tant que chef du gouvernement la haute main sur les trois chaînes publiques de la RAI. «S'il devient Premier ministre, il devra passer le plus clair de son temps à expliquer pourquoi il n'a pas besoin du contrôle de ses sociétés pour son combat politique et pourquoi il n'a pas besoin de sa charge publique pour aider ses sociétés», souligne Sergio Romano, historien et éditorialiste. Le conflit d'intérêts est évident. «Il ne laissera pas cette question faire de l'ombre à la place qu'il veut avoir dans l'histoire», répète Fedele Confalonieri, ami de longue date de Berlusconi. Celui-ci avait déjà fait cette promesse en avril 1994 quand il devint la première fois chef du gouvernement. Il démissionna neuf mois plus tard, à cause d'un retournement d'alliance de la Ligue du Nord, sans avoir affronté le problème. Une loi sur le conflit d'intérêts fut votée en 1998 par le Parlement dominé par le centre gauche , qui imposait aux membres de l'exécutif, titulaires d'activités économiques d'un montant supéri