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Libération
Éditorial

Absolution

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publié le 7 mai 2001 à 0h48

Le Vatican a beau être plus petit encore que la République de Saint-Marin, sa diplomatie a un standing que bien des puissances moyennes pourraient lui envier. Le pape et ses adjoints agissent avec une non négligeable efficacité, d'autant qu'ils ont souvent leurs entrées dans les maisons qu'ils visitent. On l'a vu d'Europe de l'Est à la Terre de Feu. Mais le simple pacifisme évangélique que prêche le pape pourra-t-il avoir aussi de réels résultats dans l'inextricable embrouillamini proche-oriental?

Il se trouve devant un conflit qui le dépasse infiniment et dans un pays qui en est un des protagonistes officieux. Pour porter mitre, on n'en est pas moins ficelé aux rets de la Realpolitik: que pourra inventer Jean Paul II pour que sa visite à Damas ne reste pas comme une approbation de l'occupation du Liban par l'armée syrienne, comme une bénédiction donnée à un régime syrien trop policier pour être honnête? On sait qu'un des buts diplomatiques du pape est de réintroduire une dimension catholique dans le règlement du statut de Jérusalem ­ ce qui revient pour l'heure à compliquer un peu plus les choses sans les faire avancer d'un pouce. Sa visite en Israël avait tant bien que mal réussi à équilibrer Etat hébreux et symboles palestiniens. Celle-ci est plus unilatérale et on peut faire confiance aux dirigeants de Damas, qui tirent les ficelles derrière le fils Assad, pour extraire de cette visite tous les bénéfices propagandistes qu'ils pourront.

Reste la force des images: un pontife