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Libération

Le sort amer des chrétiens d'Orient

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Le pape n'a pas évoqué les persécutions qu'ils ont subies.
publié le 7 mai 2001 à 0h48

Le «pardon» demandé par le pape pour les méfaits des croisades chrétiennes et autres arrogances occidentales aurait mérité un mot de souvenir pour les communautés chrétiennes d'Orient, pour lesquelles le XXe siècle aura été un temps de tourments et parfois de disparition.

Rattachées à Rome, comme les melkites, les syriaques occidentaux (jacobites de Syrie) et orientaux (chaldéens), ou à l'Eglise orthodoxe, parfois héritières d'anciennes interprétations du christianisme (tel le nestorianisme), ou du monophysisme, comme les coptes d'Egypte, ces Eglises avaient tant bien que mal subsisté aux temps ottomans. Elles ont sans exception vu leur statut se dégrader au XXe siècle. Les pogroms puis les massacres des Arméniens ne visaient pas seulement ceux-ci en tant que peuple à prétention nationale mais aussi comme mécréants (si quelques Arméniens sont rattachés à Rome, la majorité pratique une variante théologique issue du rejet du concile de Chalcédoine).

La plupart de ces communautés se sont repliées sur elles-mêmes, dans une semi-clandestinité, ou ont émigré. Les dernières décennies n'ont pas mis fin au harcèlement dont elles sont victimes: c'est vrai en Irak, où, bien que le diplomate préféré de Saddam, Tarek Aziz, soit chrétien, le rapprochement du dictateur avec les courants islamistes s'est traduit par une pression accrue sur les Eglises des catacombes, mais aussi en Egypte, ou les extrémistes musulmans s'attaquent assez souvent aux coptes dans une stratégie d'intimidation à lon