Gouverner, c'est prévoir. S'ils avaient été prévenus six mois à l'avance de l'hiver pourri que nous avons subi, les paysans, les habitants en zones inondables, les services de sécurité et les entreprises dont les ventes varient avec la météo auraient pris des mesures d'adaptation. Les clients d'un monsieur Météo capable d'anticiper le temps de plusieurs mois seraient légion. Mais les pluies de cet hiver étaient-elles prévisibles ?
Un hiver exceptionnel ?
Oui, répondent les statistiques disponibles. Une bonne partie de la France (façade atlantique, Bretagne, région parisienne, Nord et Picardie) a battu tous les records de pluviométrie sur six mois (octobre à mars) connus à cette échelle, soit depuis 1946. Le mois d'avril est moins exceptionnel sur l'ensemble de la France : le pays fut plus arrosé en 1983 et en 1998. Sauf pour certaines régions, dont le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie : trois fois la moyenne saisonnière à Abbeville avec 26 jours de pluie ! Dans certaines régions, cet arrosage s'est ajouté à une situation déjà humide. Le bassin de la Somme avait subi un hiver 1999-2000 particulièrement pluvieux. Malgré son score remarquable, avril 2001 ne vient qu'en deuxième place sur la liste des records depuis 1946, derrière... avril 2000 ! Plus qu'un débordement temporaire d'un cours d'eau, c'est à la montée générale des nappes phréatiques que les Picards doivent faire face.
Pleut-il partout ?
Abondantes ici, les pluies sont absentes ailleurs. Cet hiver, des régions d'Europe