Menu
Libération

Algérie: la France doit demander pardon.

Article réservé aux abonnés
56 % des Français pour des poursuites judiciaires contre les officiers ayant ordonné la torture.
publié le 9 mai 2001 à 0h48

Comment répondre à la provocation du général Aussaresses, qui dans son livre Services spéciaux, Algérie, 1955-1957, assume et même revendique comme nécessité la pratique institutionnalisée de la torture en Algérie? Comment, pour la France, accomplir le travail de mémoire et de responsabilité, face aux exactions commises par des dizaines d'Aussaresses, sous les ordres des politiques? Un sondage BVA-Libération effectué téléphoniquement les 5 et 6 mai, alors que le livre venait de paraître, et que Jacques Chirac venait de demander des sanctions contre l'officier, montre l'évolution rapide des Français sur ce sujet longtemps tabou. Pour trois d'entre elles, les questions sont similaires à celles posées par le même institut pour le Monde en novembre 2000.

Torture reconnue. La reconnaissance de l'existence de la torture, d'abord. 65 % des personnes interrogées répondent oui, lorsqu'on leur demande si la France l'a pratiquée en Algérie. Elles étaient 60 % en novembre. Le pourcentage de réponses positives est beaucoup plus élevé parmi les cadres supérieurs et professions libérales (87 %). Plus fort également dans une catégorie d'âge qui n'a pas connu cette époque mais s'est forgé une opinion: 70 % des 35-49 ans répondent oui. Ils ne sont plus que 61 % chez les 59-71 ans.

Pardon officiel. Près d'un demi-siècle plus tard, faut-il marquer la pratique de la torture en Algérie par un acte politique et moral fort et, collectivement au nom de la France, assumer cette période de l'Histoire. N