Le scrutin de dimanche au Pays basque espagnol décidera de beaucoup plus que du sort de cette région petite (7 000 km2 et 2,1 millions d'habitants) mais très largement autonome. Un terrorisme froidement meurtrier y sévit malgré l'écho très minoritaire qu'il obtient dans la population (entre 10 et 15 % aux diverses élections). Son inspiration racialiste directement inspirée du populisme d'extrême droite du fondateur du mouvement nationaliste basque, Sabino Arana est clairement affichée, au point d'inventer une «carte d'identité de Basque», sorte d'étoile jaune à l'envers. L'agitation de rue méthodiquement entretenue, les assassinats politiques revendiqués comme forme suprême de l'action politique, mais aussi la neutralité indulgente d'une partie de la bourgeoisie et des partis conservateurs nationalistes dits «modérés», tout cela explique que la comparaison entre l'ETA et la tactique nazie de prise du pouvoir ait pu être soutenue sans paraître délirante.
Contre cette accusation grave, les nationalistes, ceux du pouvoir comme ceux de la cagoule, lancent celle de «néofranquisme» à la tête du Parti populaire au pouvoir à Madrid, voire du Parti socialiste. A l'évidence, ils oublient une différence qui change tout: on votait librement sous Weimar comme on le fait aujourd'hui de Bilbao à Saint-Sébastien. On ne votait pas sous Franco.
Les Basques ne méritent pas plus d'être assimilés aux tueurs terroristes de l'ETA que les Serbes ne peuvent l'être aux bandes de soudards délirants